Calle de la pieta

Karine de Villers et Mario Brenta

  • 2010
  • 60’
  • belgique
  • VO italien (sous titres français)

Calle de la Pietà est une chronique entre réel et imaginaire sur la dernière journée de la vie de Titien, le 26 août 1576. Pour la première fois de sa vie, Titien est le commanditaire de sa propre oeuvre: une Pietà destinée à son tombeau. Si l’art est une illusion, une impossible tentative de retenir un instant de vie volé au temps qui passe pour le rendre immortel, cette dernière oeuvre l’est particulièrement car Titien est surpris par la mort avant de la terminer. Dans ce scénario de mort (Titien meurt durant une épidémie de la peste qui causa rien qu’à Venise des milliers de morts), une jeune femme l’accompagne. Qui était-elle ? Une modèle, une servante, une courtisane? Personne ne l’a jamais su comme personne n’a jamais su quel était son nom. Madeleine, peut-être? Ce qui est certain, c’est que ce personnage représente la vie, la vie qui, plus elle s’accroche à elle-même, plus elle s’approche inexorablement de la mort. Pas loin de Venise, à l’image de Titien dans son atelier, les pestiférés de l’île de Lazzaretto Nuovo, renfermés par milliers dans les grands pavillons, tentent désespérément de laisser des traces de leur existence en décorant les murs de petits dessins, de figures symboliques, ou seulement de leurs noms. Traces sans espoir, abandonnées au temps et contre le temps, comme autant d’anonymes Pietà. Au début, il y avait l’idée de faire un film de fiction, mais on le sait, les idées changent. Le passé est le passé. Faire un film sur le passé aurait semblé faux. Plus qu’une narration, le film est une réflexion sur l’existence, la fonction de l’art qui n’est au fond que le désir de dominer le monde mais surtout de dominer le temps.

Diffusion

  • Séance du samedi 6 novembre 2010