Editos


UN FESTIVAL, PARCE QU’IL NOUS FAUT PLUS DE CULTURE FACE À LA CRISE

Jusqu’à la dernière minute, Il a fallu batailler pour vous proposer un Festival des Écrans Documentaires à la hauteur de vos attentes, et ce depuis plusieurs décennies. 

Pour cela, je remercie toute l’équipe, celles et ceux qui ont fait les sélections, organisé les séances, mis en place la communication. 

Merci aussi à vous qui nous accordez votre confiance, alors que la Culture subit de plein fouet la crise sanitaire que nous connaissons depuis plus de six mois, et que la deuxième vague accentue. 

Merci enfin à tous nos partenaires qui nous permettent d’assurer ce festival.

Un Festival d’autant plus nécessaire, que les derniers évènements dramatiques montrent que la culture est plus que jamais indispensable, en temps de crise, comme l’écrivait Jack Ralite qui poursuivait  en rappelant que « la culture n’est pas un luxe dont en période de disette il faudrait se débarrasser, la culture c’est l’avenir, le redressement, l’instrument de l’émancipation. C’est aussi le meilleur antidote à toutes les pensées régressives. » 

Particulièrement touchée par cette pandémie, la culture continue à faire exception dans le monde économique. Côté cinémas, on sait que deux séances du soir supprimées représentent 40% de chiffre d’affaires en moins. C’est une véritable catastrophe que subit l’ensemble des acteurs de la vie artistique et culturelle. Elle s’ajoute à la régression budgétaire et sociale des politiques culturelles publiques imposées par les gouvernements successifs depuis des décennies. Et ce n’est pas le « plan de relance » du gouvernement qui changera la donne, puisque sur les 100 milliards annoncés, le cinéma et l’audiovisuel n’en toucheront que 165 millions, une misère !

En venant au festival, vous aurez  donc, non seulement la possibilité et le bonheur de partager de nombreux films documentaires et d’échanger avec leurs réalisateurs et réalisatrices, sur notre réel, sur notre monde, au cours de sa sélection de premiers films, ses avant-premières, ses thématiques, ses séances étudiantes et les hors-les-murs, mais vous pourrez aussi exprimer votre exigence de plus de culture. 

Nous vous attendons nombreux, comme un mouvement de résistance au climat anxiogène et à la peur qui contribuent à étouffer cette vie artistique, si indispensable. 

Fabien Cohen

Président de Son et Image

SAISONS 2.0

Au gré d’un calendrier bouleversé à la fin de l’hiver, nous avons entamé la préparation des Écrans Documentaires sans la moindre certitude de pouvoir partager notre programmation 2020 avec le public.

Au printemps, la cloche épaisse du confinement a étouffé bon nombre de rendez-vous culturels, de festivals in situ, pour ne citer qu’eux, et consacré le web et ses déclinaisons. Le 2.0 face à la rupture du lien social et la télé-productivité au chevet de l’économie n’ont pourtant pallié que bien trop peu à la contagion de l’isolement, aux licenciements devenus endémiques. Dans le même temps, les pouvoirs publics, charitables à souhait, se moquaient de l’hôpital démuni de personnels et de lits. Mis à l’épreuve par un virus incontrôlable les soignants patissaient de l’improvisation de leurs tutelles là où l’anticipation s’imposait.

Usagers du Cloud, nous l’avons été nous aussi, à notre échelle, dans l’inquiétante torpeur estivale, au fil des œuvres visionnées, des avis échangés à distance, des recherches et archivages numérisés.

À bien des égards, cet automne s’annonce tout aussi rude que les mois passés, mais nous avons néanmoins la chance et la joie de proposer cette édition en salle à l’Espace Jean Vilar et dans les lieux partenaires du festival.

Une édition particulière, limitée en séances et dont les conditions d’accueil du public sont adaptées – comme partout ailleurs – qui conserve cependant ses fenêtres de programmation : sélection, journées étudiantes, avant-premières, hors-les-murs et séances scolaires au 1er trimestre 2021.

Nous en portons les films plus que jamais !

Manuel Briot, pour l’Équipe