Pas à pas, les arpenteurs

Beyrouth, Liban. Dans un cinéma détruit et abandonné depuis la guerre, deux arpenteurs prennent des mesures à l’aide d’un décamètre. La ville se reconstruit en effaçant les traces visibles de la guerre, et en faisant ressurgir les ruines de son passé antique pour mieux oublier le passé récent des luttes fratricides. Bâtiments détruits, ruines archéologiques, constructions postmodernes, déchets triés et recyclés, constructions récentes et déjà abandonnées reflètent la lutte entre passé et présent.

N’ayons peur de rien

« C’est une histoire comme il y en a des milliards, l’histoire ordinaire d’un type ordinaire, qui n’est pas toujours sûr d’être heureux». Les états d’âme d’un père bouleversé par la naissance de son fils, homme ordinaire qui parle de sa peur de mourir sans avoir été vivant, de ses espoirs, de ses doutes, de sa vision de la vie.

Good Morning Hanoï

De bon matin dans les rues de Hanoï « La voix du Viêtnam » retentit pour annoncer le début d’une ère nouvelle. Lê se fraye un chemin parmi la foule. Elle est vendeuse de bonbons. Le Viêtnam d’hier évoque encore en nous des images de guerre, mais celui d’aujourd’hui n’a plus les mêmes préoccupations. « La guerre représente pour moi quelque chose d’abstrait », dit Lê. « Nous sommes des marchands, nous parlons commerce ». Portrait d’une jeune fille et de sa solitude dans la capitale de la république socialiste.

Journal au ralenti

Récit collectif inventé avec 28 habitants de la ville de Bourges lors d’une résidence d’artiste qui a duré trois mois. Le contrat qui nous lie est un petit carnet à spirale dans lequel chacun s’engage à écrire quotidiennement. Le carnet de l’un est lu par l’autre. Les mots des uns et des autres se mêlent devant la caméra, pour dire l’automne dans une petite ville du centre de la France, le temps qui passe, les doutes, les douleurs, les douceurs et l’ennui…

En Iran

« Le peuple d’Iran est le plus poète du monde, et les mendiants de Tabriz savent par centaines ces vers de Hâfez ou de Nezami qui parlent d’amour, de vin mystique, du soleil de mai dans les saules. » Nicolas Bouvier. Voyage en Iran pour une rencontre entre la matière des visages et celle des voix, le mouvement des corps et celui des lumières. Se confronter à l’inconnu du voyage, avec la poésie pour guide : demander au hasard des rencontres et à des personnes de toutes conditions de dire un poème qu’ils aiment.

La Dérive des continents

« Toi qui pâlis au nom de Vancouver » Marcel Thiry. Dans une Vancouver presque déserte, le narrateur, un immigrant, erre sans but, la caméra à la main. Ses prises de vue sont interrompues par des images qui viennent du pays qu’il a quitté. Sa femme attend un enfant, les gens attendent la fanfare et les majorettes, un cheval attend la mort. Une promenade erratique entre Belgique et Canada, dans un vrai-faux journal intime.

BPM (Barbès Promenade Mouvement)

Début d’hiver, le soir, heure de pointe. Le boulevard Barbès est un grand champ brassé, battu, rythmé. A l’heure où la ville se presse, je déambule. Le rythme du boulevard apparaît sous la forme brute d’un diaporama, déroulé sur la cadence de ma marche : entre 0,603 et 0,578 pas par seconde, soit 99 et 104 Beats Per Minute. Un « clac », un beat – et presque rien d’autre – sera donc la partition de BPM.

31, boulevard Magenta

Un film d’observation de l’espace urbain en mutation. C’est un point de vue unique sur la transformation d’un parking en gigantesque chantier qui donnera naissance à un bâtiment. Peu à peu le chantier déborde de son périmètre pour modifier les habitudes et les comportements de chacun. Une multitude de petits riens à peine perceptibles apparaissent…

La Terre de l’autre monde

En Roumanie, les montagnes ont préservé certaines régions de l’industrialisation. Mais à Làschia, un petit village du Maramures, depuis que Téofil, le vieux meunier, est mort, tout le monde semble avoir perdu ses repères. Les paysans rêvent de tracteurs pour remplacer leurs chevaux, les enfants veulent partir, et les anciens attendent de mourir paisiblement. C’est l’été, les hommes font les foins, moissonnent et récoltent. Une fois encore, la terre donne tout ce qu’elle peut, et même son point de vue. Mais dans le fracas de la modernité, qui s’en soucie ?

Secteur 545

Le « secteur 545 » désigne dans le pays de Caux les limites dans lesquelles Pierre Creton, peseur au contrôle laitier, exerce son activité auprès des éleveurs qui en font la demande. A la fois acteur et témoin, Pierre Creton filme une vie rurale bien éloignée de tous les clichés pittoresques, guidé par une question, qu’il pose explicitement aux éleveurs : entre l’homme et l’animal, quelle différence ? La familiarité que son métier lui procure lui permet de filmer au plus près la vie quotidienne du monde rural, avec humour, patience et respect.