Dans les régions reculées du Brésil, des gardiens de troupeaux continuent à communiquer avec leur bétail par l’Aboio, des appels et des chants qui trouvent leur origine dans une musique importée par les Maures dans la Péninsule ibérique, au cours de sept siècles d’occupation.
World Trade Opera
« 8 minutes 50 secondes. Nous avons rejeté 375 000 tonnes de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Les arbres ont produit 171 000 tonnes d’oxygène. » Ce film-travelling expose l’état du monde à travers une chronologie en temps réel des processus planétaires. C’est une œuvre multilingue où l’auteur explore les possibilités expressives des outils numériques pour produire une incantation visuelle et sonore tendue entre perspectives globales et microperceptions, entre communication du sens et saturation incompréhensible.
Le Silence
Un terminal de bus en bordure de Paris, à 7 heures du matin en plein hiver. Moment d’immobilité et de silence, dans la délimitation physique et temporelle du petit matin, pour donner à voir et à sentir, à travers les mouvements les plus ténus, ce qui se passe entre, entre les êtres et les choses, entre les corps et la lumière, entre les individus et le monde. Portrait d’un état du monde à l’arrêt de bus.
Silberhöhe
Inspirée par le final de L’Eclipse d’Antonioni, une fiction sans personnages dans un quartier de préfabriqués de l’Allemagne de l’Est. La caméra va et vient, en quête d’une intrigue invisible. Et pourtant rien n’arrive et personne n’entre sur la scène. Une maison est détruite, les pierres glissent. La lumière d’un téléviseur illumine l’intérieur d’une maison, avec un bruit de villes lointaines. Le cinéma transforme les marges de la ville en décor pour des films jamais tournés.
Sidheswri ashram
Une journée avec les membres d’un restaurant ashram (communautaire) de Calcutta. On y découvre une microsociété soudée, solidaire et tolérante, un autre regard sur le respect et la fraternité. Sous forme de « cinéma direct », plongée dans un temps et une promiscuité propres à l’Inde.
Root
La construction du barrage des Trois Gorges est un des plus grands projets d’irrigation dans le monde. Le réservoir inondera de nombreux champs, ente 1992 et 2009. Plus d’un million de personnes vont devoir s’installer sur de nouvelles terres. « Certains sont heureux de ce changement, d’autres se sentent très tristes. Je ressens les mêmes contradictions qu’eux, parce que j’ai moi-même vécu le long du Yang-Tsé-Kiang pendant plus de trente ans. Ce film a été tourné en avril 2003, deux mois avant l’inondation. Désormais il n’y a plus qu’une vaste étendue d’eau. »
Pas à pas, les arpenteurs
Beyrouth, Liban. Dans un cinéma détruit et abandonné depuis la guerre, deux arpenteurs prennent des mesures à l’aide d’un décamètre. La ville se reconstruit en effaçant les traces visibles de la guerre, et en faisant ressurgir les ruines de son passé antique pour mieux oublier le passé récent des luttes fratricides. Bâtiments détruits, ruines archéologiques, constructions postmodernes, déchets triés et recyclés, constructions récentes et déjà abandonnées reflètent la lutte entre passé et présent.
N’ayons peur de rien
« C’est une histoire comme il y en a des milliards, l’histoire ordinaire d’un type ordinaire, qui n’est pas toujours sûr d’être heureux». Les états d’âme d’un père bouleversé par la naissance de son fils, homme ordinaire qui parle de sa peur de mourir sans avoir été vivant, de ses espoirs, de ses doutes, de sa vision de la vie.
Good Morning Hanoï
De bon matin dans les rues de Hanoï « La voix du Viêtnam » retentit pour annoncer le début d’une ère nouvelle. Lê se fraye un chemin parmi la foule. Elle est vendeuse de bonbons. Le Viêtnam d’hier évoque encore en nous des images de guerre, mais celui d’aujourd’hui n’a plus les mêmes préoccupations. « La guerre représente pour moi quelque chose d’abstrait », dit Lê. « Nous sommes des marchands, nous parlons commerce ». Portrait d’une jeune fille et de sa solitude dans la capitale de la république socialiste.
Journal au ralenti
Récit collectif inventé avec 28 habitants de la ville de Bourges lors d’une résidence d’artiste qui a duré trois mois. Le contrat qui nous lie est un petit carnet à spirale dans lequel chacun s’engage à écrire quotidiennement. Le carnet de l’un est lu par l’autre. Les mots des uns et des autres se mêlent devant la caméra, pour dire l’automne dans une petite ville du centre de la France, le temps qui passe, les doutes, les douleurs, les douceurs et l’ennui…
