Lettre à la prison

Tahar, un jeune Tunisien est envoyé en France par sa famille pour aller soutenir son frère, travailleur emmigré emprisonné à Paris pour meurtre. Mais quand il débarque à Marseille, Tahar ne prend pas le train. Il erre dans la ville entre deux monde, celui qu’il a laissé derrière lui et celui qui bouleversé son frère. Un documentaire teinté d’onirisme qui soulève la question de l’émigration avec autant de pertinence, 39 ans après sa réalisation.

Kommunalka

Tania, Roustam, Sveta, Natacha, Valentina, Anna et Anatoly vivent en communauté à Saint-Petersbourg dans des conditions précaires. Certains depuis peu, d’autre depuis des années. Devant la caméra, placée à juste distance, les humanités peu à peu prennent chair et les fantômes surgissent : Histoires d’exil et de morts, de destins brisés et de vies échouées… Sans misérabilisme aucun, se mêlent alors les anecdotes personnelles et l’histoire de la Russie, et s’esquissent subrepticement des portraits de citoyens ordinaires survivant dans une société chaotique en pleine mutation…

Sinon oui

C’est une histoire qui arrive à une femme, par l’intermédiaire d’une question qu’on lui pose : est-ce qu’elle est enceinte ? Elle n’en sait rien, et sur le moment, ça l’arrange de laisser planer le doute. Ca tombe mal pour son mari qui comptait s’éloigner d’elle, tellement mal qu’il y croit tout de suite. Il a beau lui expliquer qu’il ne veut pas de l’enfant, elle ne fait rien pour avorter… puisqu’elle n’est pas enceinte tout compte fait. Seulement ça, elle n’arrive pas à lui dire. Elle laisse faire, remettant toujours au lendemain le moment de briser le charme qui retient son mari auprès d’elle, réconforte son propre père très malade, et réjouit son entourage. Jour après jour, la fiction s’installe et rien ne semble pouvoir l’arrêter.

Les bureaux de dieu

Djamila aimerait prendre la pilule parce que maintenant avec son copain c’est devenu sérieux. La mère de Zoé lui donne des préservatifs mais elle la traite de pute. Nedjma cache ses pilules au dehors, car sa mère fouille dans son sac. Hélène se trouve trop féconde. Clémence a peur. Adeline aurait aimé le garder, Margot aussi. Maria Angela aimerait savoir de qui elle est enceinte. Ana Maria a choisi l’amour et la liberté. Anne, Denise, Marta ,Yasmine, Milena sont les conseillères qui reçoivent, écoutent chacune se demander comment la liberté sexuelle est possible. Dans les bureaux de Dieu on rit, on pleure, on est débordées. On y danse, on y fume sur le balcon, on y vient, incognito, dire son histoire ordinaire ou hallucinante.

Tatoo perdu

Film réalisé dans le cadre d’un atelier cinéma à l’hôpital psychiatrique Edouard Toulouse, Marseille. Dans la salle de jeux du Casino de Bandole, autour de la table de la roulette, une bagarre éclate entre deux « potes de cité » venus « flamber », une princesse aux pieds nus, habituée des lieux, et un croupier qui voudrait bien aller au bout de la partie. La cause en est la bague que la princesse porte à son doigt : elle soutient que c’est un bijou de famille et supplie qu’on la laisse tranquille, alors que les deux « potes » viennent de voler la même dans la vitrine fracturée d’une bijouterie. Il faut dire que le voiturier du Casino est depuis longtemps amoureux de la princesse…

Cocotte 17 minutes

Ce film sur trois écrans est le produit du travail d’un atelier dont les participants, pour certains, d’anciens pensionnaires d’une clinique psychiatrique, ont élaboré le scénario et en sont les interprètes. Un boulanger, un glaneur, une chanteuse et son chauffeur circulent à travers une fiction pour laquelle il ne se s’agit pas de diriger les acteurs, mais d’établir les statuts d’une narration qui fasse plier les contraintes d’un film de fiction à celles du cinéma direct, et inversement, afin que chacun puisse être satisfait de son image et s’en reconnaisse aussi l’auteur.

Loin de moi

« Peut-être que si je relis tout, j’arriverai à moi… » Fragments d’écriture qui disent l’ordinaire des jours et construisent l’identité. Allégorie de l’existence et du temps qui passe dans les lignes des cahiers ou des visages. Quand le regard se tourne vers l’intérieur… Une circulation à travers quatre journaux intimes.

Chine

Comme tous les films de voyage c’est un film pour se souvenir. Se souvenir qu’avant moi un peintre a regardé le paysage devant lequel je me tiens et plus difficile, se souvenir de son regard. Adapté d’extraits des •guill•Propos sur la peinture du moine Citrouille-amère•guill• de Shitao, peintre chinois qui vécut au 17ème siècle. Le film longe les zones périphériques des grandes villes pour se rendre, aprés une lente progression, dans les paysages de la peinture. Il prend ainsi le temps de se rapprocher de la beauté singulière de ce pays celle qui nous regarde tous.

Prendre le vent

Jessy ne parle pas. Laëtitia garde ses mains croisées derrière son dos. Quelques mois passés à côté d’eux dans un lieu alternatif à la psychiatrie.

Le bestiaire de Gaëlle

Gaëlle, 21 ans vit avec sa mère Raymonde et Morgane, 7 ans. Gaëlle a un drôle de rapport au temps. Elle danse dès 6H30 du matin devant Chantal Goya. Toujours la même chanson qui tourne qui tourne tandis que Gaëlle oscille en avant, en arrière. Gaëlle fixe ses doigts comme si ceux-ci tenaient son corps. Ca l’empêche de plonger, sombrer. C’est une caractéristique de l’autisme. Raymonde la mère tient son monde. Parfois, ça flanche mais c’est le vent, ou la vie…Et ça c’est pas moi qui le dis…