La lettre jamais écrite

Toute l’idée de la fameuse série LIVE se ramène peut-être à cette simple proposition : voyons ce que vous êtes capable de raconter en un plan-séquence d’une heure. Alors je raconte, le plus souvent derrière la caméra, parfois à côté, parfois devant. Je raconte les moments rares où, dans ses dernières années, mon père m’a fait partager son amour du Japon, m’a répété ce qu’il croyait digne d’intérêt, ce qu’il croyait vrai, ce qu’il aurait voulu pour moi. Et m’a finalement laissé partir sur mes propres chemins. Peu après notre dernière rencontre, un soir d’avril, mon père a décidé de refermer le livre de sa vie, disant à sa femme : de toute façon, je ne refleurirai plus… J’ai peut-être fait ce film pour lui dire que moi aussi, finalement, j’acceptais de le laisser partir.

Ferrailles d’attente

Ce film essai, vidéo et photo réalisé en collaboration avec un graphiste et un musicien se réfère aux fers d’acier qui bourgeonnent sur des constructions jamais terminées dans le chaos architectural algérien.

La chambre d’écoute

Dans l’inconscient où « tout est possible, moi seul impossible »,
où l’on sèche éternellement suspendu à une corde à linge, où l’on est perdu pour toujours dans sa propre rue, où le rêveur,aveugle, mort de peur, tombé au pouvoir d’une hyène, se voit dépecé, où il suffirait d’un geste pour se sauver, un geste qui ne s’accomplit jamais… dans l’inconscient palestinien pourtant, une jeune fille quelquefois redresse la situation, une vieille femme dans sa folie surmonte l’humiliation et les amants séparés traversent librement les murs de la prison.

Croquis palestiniens

Douze croquis de la Palestine occupée quatre ans après le début de la seconde Intifada.

News of the day

Dans les années 60, un groupe de cinéastes américains de gauche fonde l’agence NEWSREEL pour s’opposer à la désinformation des media. Fidèle à lui-même, Jonas Mekas filme plusieurs séquences présentant des scènes de la vie quotidienne comme des “News of the day” (des Nouvelles du Jour)… Ces petits poèmes instantanés n’opposent pas simplement certaines « nouvelles » à d’autres, mais la vie même à la non-vie.

Célébrations

Du 16 janvier au 28 février 1991, j’ai vécu la guerre du Golfe (sur mon écran de télévision) comme un interminable cauchemar. J’en suis arrivé à une forme de dépression. C’est dans cet état que je suis parti pour New York, où ma femme travaille et où je voulais rencontrer le poète et cinéaste Jonas Mekas. Le film commence réellement sur l’autoroute, entre l’aéroport et Manhattan : est-ce la grandeur du Triboro bridge, la pluie sur le pare brise du taxi, le souvenir d’autres arrivées semblables ? “Quelque chose” en tout cas m’a ramené dans la vie et j’ai su, avec évidence, que je devais “célébrer” cette vie retrouvée, que c’était la seule réponse que je pouvais faire à la guerre. C’est ainsi qu’avant même de le rencontrer, j’ai rejoint Mekas, qui a toujours opposé dans ses Journaux de simples instants de vie aux images sans vie des média.

Plans lumières

Série de plans fixes d’une minute à la manière des films réalisés par les opérateurs Lumière. 4 plans sont réalisés par Dominique Dubosc et 12 plans sont réalisés par Robert Kramer

Duane Michals

Duane Michals est né le 18 février 1932 à McKeesport en Pennsylvanie. En 1957, il obtient son premier emploi professionnel : directeur artistique adjoint du magazine Dance. En 1958, il entre à Time Incorporated en tant que graphiste attaché au département publicitaire. Ses premiers travaux professionnels en tant que photographe sont une série de portraits publicitaires pour la comédie musicale « The Fantasticks ». Il collaborera régulièrement à Show, Mademoiselle, Esquire, puis à Vogue, au New-York Times, à Horizon, au Scientific American. C’est en 1979 qu’il réalise ses premières œuvres où s’allient la photographie et la peinture.