Gens de Potosi

Portrait de Potosi, en Bolivie, dans les Andes. Une ville filmée comme un corps, avec ses habitants, en plein mois d’août. On s’y prépare autant à la fête de San Bartolomé qu’à des jours très noirs de crise sociale et politique, un mois avant l’octobre «rouge» de l’année 2003.

De Profundis

Depuis trente ans, dans la vallée de l’Ain, la Chartreuse du Vaucluse, un monastère vieux de huit siècles, repose par 80 mètres de fond sous les eaux d’un lac artificiel, noyé par un barrage hydroélectrique. Les moines chartreux vivent encore dans le silence des monts voisins, hors du monde, comme pour se rapprocher de Dieu.

Borsch in Buenos Aires

En décembre 2001, je pars pour Buenos Aires où je retrouve Micha, un ami ukrainien que j’ai connu enfant. Il a immigré en Argentine avec sa famille à la recherche d’une vie meilleure. Ils y habitent depuis trois ans. Olga sa femme attend un cinquième enfant. Le président s’est enfui en hélicoptère. Micha est devenu évangéliste.

Bar na victorii

Marek et Piotrek ont presque trente ans. Ils n’ont pas de travail et aucune chance d’en trouver dans leur ville. Fatigués d’attendre un miracle, ils décident d’emprunter un chemin que beaucoup de leurs amis ont déjà suivi : ils partent tenter leur chance à Londres.

Aboïo

Dans les régions reculées du Brésil, des gardiens de troupeaux continuent à communiquer avec leur bétail par l’Aboio, des appels et des chants qui trouvent leur origine dans une musique importée par les Maures dans la Péninsule ibérique, au cours de sept siècles d’occupation.

World Trade Opera

« 8 minutes 50 secondes. Nous avons rejeté 375 000 tonnes de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Les arbres ont produit 171 000 tonnes d’oxygène. » Ce film-travelling expose l’état du monde à travers une chronologie en temps réel des processus planétaires. C’est une œuvre multilingue où l’auteur explore les possibilités expressives des outils numériques pour produire une incantation visuelle et sonore tendue entre perspectives globales et microperceptions, entre communication du sens et saturation incompréhensible.

Le Silence

Un terminal de bus en bordure de Paris, à 7 heures du matin en plein hiver. Moment d’immobilité et de silence, dans la délimitation physique et temporelle du petit matin, pour donner à voir et à sentir, à travers les mouvements les plus ténus, ce qui se passe entre, entre les êtres et les choses, entre les corps et la lumière, entre les individus et le monde. Portrait d’un état du monde à l’arrêt de bus.

Silberhöhe

Inspirée par le final de L’Eclipse d’Antonioni, une fiction sans personnages dans un quartier de préfabriqués de l’Allemagne de l’Est. La caméra va et vient, en quête d’une intrigue invisible. Et pourtant rien n’arrive et personne n’entre sur la scène. Une maison est détruite, les pierres glissent. La lumière d’un téléviseur illumine l’intérieur d’une maison, avec un bruit de villes lointaines. Le cinéma transforme les marges de la ville en décor pour des films jamais tournés.

Sidheswri ashram

Une journée avec les membres d’un restaurant ashram (communautaire) de Calcutta. On y découvre une microsociété soudée, solidaire et tolérante, un autre regard sur le respect et la fraternité. Sous forme de « cinéma direct », plongée dans un temps et une promiscuité propres à l’Inde.

Root

La construction du barrage des Trois Gorges est un des plus grands projets d’irrigation dans le monde. Le réservoir inondera de nombreux champs, ente 1992 et 2009. Plus d’un million de personnes vont devoir s’installer sur de nouvelles terres. « Certains sont heureux de ce changement, d’autres se sentent très tristes. Je ressens les mêmes contradictions qu’eux, parce que j’ai moi-même vécu le long du Yang-Tsé-Kiang pendant plus de trente ans. Ce film a été tourné en avril 2003, deux mois avant l’inondation. Désormais il n’y a plus qu’une vaste étendue d’eau. »