Caméra à l’épaule, Dominique Cabrera enregistre sans commentaire le quotidien d’un bureau de poste de La Courneuve en banlieue parisienne. Priorité est donnée à la dimension humaine, aux relations entre guichetiers et clients, courtes, parfois violentes, contraintes par le service administratif. Le parti pris humaniste de la réalisatrice rompt avec la dureté des situations.
Listen to Britain
Brillante orchestration stylistique de tous les thèmes de Jennings, ce film sans dialogue et sans commentaires (si l’on excepte l’introduction qui nous invite à écouter « battre le coeur de l’Angleterre ») porte au plus haut point l’ambiguïté sémantique propre au poète du Blitz. La guerre devient ici une sorte d’abstraction spirituelle et charnelle à la fois, unifiant tous les contraintes : la guerre et la paix, la campagne et la ville, la Reine et le peuple, la musique et le bruit, la présence et l’absence. Mais aucun moment cet unanimisme n’impose sa lecture unique : le spectateur reste libre d’associer les images entre elles, comme dans un rêve éveillé. Cette déclaration de guerre est une déclaration d’amour.
Les statues meurent aussi
Deux lectures : un pamphlet anti-colonialiste célèbre, censuré pendant plus de dix ans. Ou une méditation à partir de « l’art nègre » sur notre considération de l’altérité, des cultures « différentes », de ce que certains appellent aujourd’hui les « arts premiers ».
A propos de Nice
Humour noir et prouesses techniques dans ce propos sur Nice où Jean Vigo joue du violent contraste entre oisifs fortunés et population pauvre de la vieille ville. Surprendre un personnage pour en révéler la beauté intérieure ou le ridicule, rendre insolite une situation banale, font de cette satire sociale un vrai plaisir de cinéma.
Demain l’apocalypse
La Mafia rouge
Elf, une Afrique sous influence
Série noire au Crédit Lyonnais
Pour la première fois, les ministres des Finances, les directeurs généraux du Crédit Lyonnais, des hauts fonctionnaires et des hommes d’affaires, tous les acteurs ou témoins directs racontent un des plus grands désastres de l’histoire financière. Sans fards et sans voiles, sans temps morts ni entraves, la vie quotidienne de la « République des affaires ».
D’Est
D’Est retrace un voyage menant de la fin de l’été au plus profond de l’hiver, de l’Allemagne de l’Est à Moscou, un voyage que Chantal Akerman a voulu faire « tant qu’il était encore temps », en restituant ses impressions à la manière documentaire, au bord de la fiction, en filmant « tout ce qui la touche ». Akerman passe et accroche des sons et es images u fil d’un parcours subjectif et imaginaire de la Russie d’aujourd’hui. Dépourvu de commentaires, D’Est est une élégie cinématographique.
Je préfère la réalité
« Un jour je me suis aperçu que les images vieillissaient aussi, comme les gens. Qu’elles n’étaient pas ce havre à l’abri du temps, dont j’avais rêvé. Les images de Rita Hayworth, des films de l’enfance, des premiers films aimés, ces images ont vécu, ont vieilli, vont mourir… ».