Impressions

Impressions

Sur la côte Normande, les pieds dans l’eau, face aux vagues et aux vents ou sur l’à-pic des falaises, la lumière passe entre les nuages et l’eau en suspension me mouille le visage. Je raconte ce qu’il y a là, les impressionnistes qui venaient peindre. Mais l’image du film ne pense pas à être fidèle. Elle s’agite. Le paysage se transforme. Les couleurs s’écrasent sur l’écran. Quelque chose se passe à cet endroit…

Sous le ciel

Sous le ciel

Ici, la présence des éléments est scrutée avec la précision pointilliste d’un regard obstinément attentif, guettant l’instant où la matière se livre dans son étrangeté: la véhémence insatiable du feu se prolonge silencieusement dans la dureté monumentale du roc, une étendue glacée témoigne d’une délicatesse insoupçonnée lorsque le vent en soulève la surface neigeuse, des trombes d’eau acquièrent dans leur chute foudroyante la solidité de la pierre… Dans ce monde palpitant, qui ne cesse de produire ses propres formes, soudain, une apparition, plus marquante encore qu’une hallucination.

Chott el Djerid (portrait in light and Heat)

Chott el Djerid (portrait in light and Heat)

En partant d’un phénomène physique naturel : le mirage comme effet d’optique particulier aux pays chauds, renversant les objets éloignés comme s’ils se reflétaient dans une nappe d’eau, Bill Viola travaille dans la matière même de chaque image, de chaque instant de vision, cette hypothèse scientifique, et fait de ce “mensonge objectif”, une vérité subjective. Il saisit des états intermédiaires, des délimitations fragiles, des définitions incertaines entre abstraction et réalisme. Le Chott El-djerid est un vaste lac asséché dans le Sahara, au sud de la Tunisie. Un lieu qui s’étend à l’infini, où se produisent les mirages, le plus souvent au soleil de midi. La chaleur intense du désert manipule, plie et déploie les rayons du soleil à un point tel que l’on peut voir apparaître des choses et des êtres qui n’existent pas, des images fantômes.

¡Vivan las Antipodas !

¡Vivan las Antipodas !

Le monde vu à travers ses antipodes. Un pont sur un ruisseau inconnu en Argentine rime avec un grand viaduc dans la ville de Shanghai, une cabane dans la brousse africaine répond à une maison assiégée par la lave à Hawaii. Par une sorte de valse qui renverse et rapproche les points opposés de notre planète, Victor Kossakovsky réalise une élégie simple (en apparence) et fascinante.

Notre Monde

Notre Monde

« Silencio ! » Le tic–tac de l’horloge de la Bande Passante annonce le début de la représentation : le temps réel est suspendu. Les spectateurs s’installent dans leurs sièges. « Moteur… cadré… action ! » : un travelling avant dévoile un rang d’objectifs et de micros, avant d’en rejoindre le point de vue. La caméra, oscillant entre documentaire et fiction, nous emmène dans le film ; nous invitant, non pas à croire, mais à voir et entendre. Thomas Lacoste nous offre ici une grande respiration, comme un temps de pause face au rythme haletant de la vie politique, de la course électorale, et de la violence à venir de la crise (…) Notre Monde établit un espace d’expression, pour travailler, comme nous y enjoint Jean–Luc Nancy, à « une pensée commune » et à « une commune pensée ». Il ne faut pourtant pas se méprendre : ce n’est pas d’un monde rêvé que l’on nous parle. Loin de séparer « pensée » et « action », ces femmes et hommes établissent un ensemble de propositions concrètes pour pallier les dysfonctionnements et impasses actuels. Éducation, santé, justice, droit du travail, culture, économie, politique internationale, discriminations sexuelles et raciales, et lieu de la démocratie : les symptômes de ces grands malades ne sont pas seulement diagnostiqués ; des traitements sont proposés (…)

Les Six saisons

Les six saisons

Le documentaire « Les six saisons », est un film/miroir sur la création du spectacle solo du chorégraphe Akram Khan, intitulé « Desh* » qui veut dire « terre » en français. Un regard tissé comme un sari vers ses origines : le Bengladesh. Ce film se déroule comme un fil dans une continuité de passages, de ponts, de parallèles qui nous renvoie à une histoire dont chaque individu est culturellement fait. Le regard de l’auteur s’ouvre sur des questions géopolitiques du Bengladesh, un des pays les plus peuplés au monde, en développant une réflexion sur les effets du réchauffement climatique et les migrations économiques. Ce film se compose comme un poème, par fragment montrant des images d’un peuple, et d’un artiste qui a migré, les images soutiennent ce rêve de retour dans un studio face à un miroir, où finalement tout serait une illusion.

L’Enigmatique histoire de B. Traven

L’Enigmatique histoire de B. Traven

Personne n’est jamais parvenu à savoir qui se cachait derrière le pseudonyme de l’écrivain B. Traven. Personne n’a jamais pu mettre un visage sur l’auteur ni lui attribuer avec certitude une identité. Ses livres en revanche ont fait le tour du monde. Certains d’entre eux furent des best sellers et ont fait l’objet d’adaptations cinématographiques dont la plus célèbre reste “Le Trésor de la Sierra Madre” de John Huston. Autour de B. Traven se noue le plus grand mystère littéraire du siècle passé. Revenant sur les incarnations successives derrière lesquelles l’auteur, en vrai Zorro littéraire, avance masqué, “Le Mystère Traven” s’efforce d’en démonter les rouages. De l’Allemagne du début du siècle où sa piste apparaît pour la première fois, au Mexique de la fin des années soixante où on le donne pour mort, le film traque les différentes hypothèses qui nourrissent son mystère, retrace sa cavale d’écrivain clandestin et propose un voyage singulier dans les contrées mouvantes de l’identité.

Changement de situation

Changement de situation

Las de son travail à l’agence pour l’emploi à Paris, Alain prend congé et part dans le Massif central. Sur place, au gré des rencontres, nous découvrons avec lui une France quasi-invisible, où des gens « ordinaires » inventent, chacun à leur façon, des modes de vie hors de la frénésie urbaine et de la société de consommation. Une fiction documentaire décalée sur l’utopie au quotidien.

Habiter/Construire

Habiter/Construire

Dans l’est du Tchad, en plein Sahel, une société française construit une route rectiligne et bitumée à travers la brousse. L’entreprise a installé une unité de préfabrication d’éléments en béton destinés à la route à proximité de la petite montagne de Karaye. Sur quelques kilomètres autour de cette colline, différents groupes humains coexistent pour le temps du chantier. Les expatriés français, les cadres africains, les ouvriers spécialisés (chauffeurs, électriciens, cuisiniers etc) occupent trois «bases vie» contiguës, mais de niveaux de confort différents. Chaque matin des dizaines d’ouvriers arrivent en bus sur le chantier et repartent le soir pour Oum-Hadjer, petite ville distante de 50kms. De petits commerçants, citadins ou broussards, venus leur vendre des repas et de menues marchandises, ont construit quelques échoppes autour des infrastructures du chantier.Certains villageois des alentours construisent leurs cases le long de la route, dont ils espèrent qu’elle améliorera leurs conditions de vie. Les enfants des villages se bricolent des jouets en forme de moto, tandis que les bergers nomades continuent à parcourir la brousse avec leurs chameaux, montant et démontant leurs campements, sans rien attendre de la route, ni de la ville à laquelle elle les reliera bientôt.

FLAG – Ciné-concert

FLAG – Ciné-concert

Une tragédie musicale et cinématographique librement inspirée du roman de B. Traven “Le Vaisseau des morts”. Gravitant autour d’un écran polymorphe, quatre musiciens et un slameur nous relatent l’expérience d’un marin abandonné par son navire dans un port européen. Après un temps d’errance continentale, nous embarquons à bord d’un cargo pour un voyage sans retour. Chacun se fait alors matelot pour décrypter cette microsociété flottante depuis le fond des cales où notre héros anonyme enfourne le charbon qui procure l’énergie nécessaire à la propulsion du vaisseau.