Grand Ayatollah Bajat Sandschani

Dans la ville sainte de Qom, en Iran, les rues sont peuplées de religieux. Au bureau du Grand Ayatollah Bajat Sandschani ont lieu les mariages et des cours d’éducation religieuse. Dans ce lieu de rencontre les différents points de vue sur la religion sont plus visibles que n’importe où ailleurs.

Fix me

Raed, auteur réalisateur palestinien, a mal à la tête. Au sens propre comme au figuré. Ça l’empêche de travailler. Il décide de se faire soigner et se rend au service de Santé mentale du Croissant Rouge de Ramallah. Le chef de service lui promet de le guérir en vingt séances. La salle de consultation est séparée d’une pièce mitoyenne par un miroir sans tain. Ce dispositif qui sert habituellement à la formation des internes, permettra à Raed de filmer sa thérapie. Et au spectateur de pénétrer la psyché de cet étrange personnage, sorte de cousin palestinien de Woody Allen, et de découvrir son monde.

Cent visages pour un seul jour

Entrelaçant narration dramatique et images documentaires, ce film pionnier montre, caméra au poing, le combat des militants communistes de la cause palestinienne au Liban au début des années 1970. Il s’agit de l’unique œuvre qui a survécu à la destruction de la filmographie de Christian Ghazi.

Calle de la pieta

Calle de la Pietà est une chronique entre réel et imaginaire sur la dernière journée de la vie de Titien, le 26 août 1576. Pour la première fois de sa vie, Titien est le commanditaire de sa propre oeuvre: une Pietà destinée à son tombeau. Si l’art est une illusion, une impossible tentative de retenir un instant de vie volé au temps qui passe pour le rendre immortel, cette dernière oeuvre l’est particulièrement car Titien est surpris par la mort avant de la terminer. Dans ce scénario de mort (Titien meurt durant une épidémie de la peste qui causa rien qu’à Venise des milliers de morts), une jeune femme l’accompagne. Qui était-elle ? Une modèle, une servante, une courtisane? Personne ne l’a jamais su comme personne n’a jamais su quel était son nom. Madeleine, peut-être? Ce qui est certain, c’est que ce personnage représente la vie, la vie qui, plus elle s’accroche à elle-même, plus elle s’approche inexorablement de la mort. Pas loin de Venise, à l’image de Titien dans son atelier, les pestiférés de l’île de Lazzaretto Nuovo, renfermés par milliers dans les grands pavillons, tentent désespérément de laisser des traces de leur existence en décorant les murs de petits dessins, de figures symboliques, ou seulement de leurs noms. Traces sans espoir, abandonnées au temps et contre le temps, comme autant d’anonymes Pietà. Au début, il y avait l’idée de faire un film de fiction, mais on le sait, les idées changent. Le passé est le passé. Faire un film sur le passé aurait semblé faux. Plus qu’une narration, le film est une réflexion sur l’existence, la fonction de l’art qui n’est au fond que le désir de dominer le monde mais surtout de dominer le temps.

Correspondances

Des femmes de la diaspora malienne vivant à Montreuil en Seine-Saint-Denis, s’adressent dans une « lettre filmée » à une personne de leur choix, réelle ou imaginaire. Des femmes de Bamako et de Kayes au Mali s’en inspirent ensuite librement, pour réaliser à leur tour leur « lettre filmée ». Chacune était invitée à parler de son travail, chacune a saisi l’occasion pour dire ce qui est important pour elle. Toutes ont participé aux étapes successives de la fabrication de ces courts- métrages, dans le cadre d’ateliers de création audiovisuelle menés en France et au Mali par Laurence Petit-Jouvet. L’ensemble forme un film qui enjambe les distances, fait résonner ces voix qui expriment les frustrations, les passions, la résistance de ces femmes.

Le chant des insectes- Rapport d’une momie

Au coeur de l’hiver, le chasseur S. trouve, dans un coin perdu de forêt, la momie d’un homme. Grâce à une observation minutieuse de son corps, on apprend que l’homme s’est suicidé l’été précédent en se laissant mourir de faim. Une approche très personnelle sur un texte de fiction, lui-même basé sur des faits réels. Un manifeste cinématographique en faveur de la vie – suscité par un renoncement radical à exister.

Jean le bienheureux- trois tentatives d’arrêt du tabac

C’est l’histoire d’un homme qui se met en marche pour arrêter de fumer. C’est pourquoi il entreprend de se rendre à pied de son lieu de résidence actuel, Zurich, à sa ville natale, Saint-Gall, où son tabagisme a commencé. Il est prêt à recommencer ce voyage – en empruntant à chaque fois un chemin différent – aussi souvent qu’il le faudra pour atteindre son but : enfin non-fumeur ! Ce film est un règlement de comptes et une déclaration d’amour. Un road movie pour piéton, un film local pour déracinés. Un hommage à tous les fumeurs et autres maniaques, à tous les pauvres diables qui ont su (malgré tout) garder la tête haute.

Nos yeux se sont ouverts

Dans une salle de cinéma, toutes les semaines, on y projetait des films qu’une femme et un homme ont faits. L’homme, Jean-Marie Straub, était là à presque toutes les séances. Nous aussi, nous étions là. Et là, dans une salle obscure : nos yeux se sont ouverts. Ce film a pour sujet la pratique cinématographique et problématise le rapport qui existe entre les films eux-mêmes et une parole possible sur eux.

Daniel Schmid, le chat qui pense

Daniel Schmid, né en 1941, était le fils d’un hôtelier de Flims. Stimulé par les histoires de sa grand-mère, l’enfant doué découvre l’art de l’expressivité: le hall de l’hôtel de ses parents devient une scène et lui-même un conteur d’histoires qu’il restera pendant toute sa vie. Le filmr essemble à un mystérieux kaléidoscope de personnages et de lieux. Il nous entraîne dans un impétueux voyage cinématographique à travers la vie et l’oeuvre de l’un des artistes les plus extraordinaires du cinéma suisse. Quand il était enfant, Daniel Schmid savait déjà que le monde commençait derrière la montagne du Flimserstein. Un monde entre la réalité et la fiction.

Sharunas Bartas, an army of one

En Lituanie, au fond de la forêt de Vilnius, un filet de fumée s’élève d’une vieille bâtisse en bois. C’est le repaire du cinéaste Sharunas Bartas, qui s’est imposé comme l’un des auteurs les plus singuliers du cinéma contemporain. Ses longs plans figés et inquisiteurs, soutenus jusqu’à l’extrême, inscrivent son œuvre à la limite du territoire cinématographique. C’est le cinéaste des questions sans réponse, de la solitude et de l’épuisement. Il y a une dizaine d’années, fasciné par son art, j’ai voulu m’approcher de lui. Je me suis glissé dans son équipe, dans sa famille. J’ai installé mon lit dans un coin de son bunker-studio, dans cet étrange laboratoire de création, unique et sauvage …