Un étrange équipage

Ce film part de la place singulière de Stéphane Tchalgadjieff dans la production française des années soixante-dix. Artisan invisible du cinéma d’auteur, profondément marqué par la contre-culture de cette époque, il a produit pendant une dizaine d’années à un rythme soutenu une série de films particulièrement significative. Pour en donner l’idée il suffit de citer OUT 1 de Rivette, d’une durée de 12h30, India Song de Marguerite Duras, mais aussi Le Diable Probablement de Robert Bresson ou encore Les Enfants du Placard de Benoît Jacquot… L’enquête menée par le réalisateur réinterroge cette filmographie et le •guill•milieu•guill• où elle s’est développée, c’est-à-dire l’ensemble des complicités qui se sont nouées à cette période pour rendre possibles de tels films. La liberté que manifestent ces œuvres de cinéma aurait-elle rapport avec leurs circonstances de production, la qualité des rencontres qui les ont favorisés, l’esprit d’un temps ? Portrait d’une époque autant que portrait d’un producteur, il s’agit d’un film-enquête, d’un voyage dans le passé du cinéma d’auteur français.

Chantal Akerman, de cà

Dans cet entretien filmé en plan séquence, sans coupure ni dissimulation, Chantal Akerman évoque son travail et sa méthode, ses influences mais aussi son échec à faire des films plus commerciaux. Si les réalisateurs ne parviennent pas toujours à satisfaire leur curiosité, ils révèlent toute la particularité de la cinéaste belge avec humour.

Le cinéaste est un athlète, conversations avec Vittorio De seta

Avec ce portrait d’un cinéaste à part, il s’agit de saisir l’essentiel du rapport de Vittorio de Seta à ceux qu’il a filmés, les plus humbles, qu’il a portés avec élégance et en couleurs, dès les années 1950, sur le grand écran du Cinémascope. C’est chez lui, en Calabre, que le cinéaste se remémore ses épopées de cinéma. À partir du son de ses premiers films, des courts-métrages documentaires, cet artisan du cinéma et pionnier du son nous raconte comment il est allé filmer et enregistrer sur les barques de la pêche à l’espadon, au fond de mines de souffre ou au sommet du Stromboli. Puis, en évoquant ses films de long-métrage, •guill•Journal d’un instituteur•guill•, •guill•Un homme à moitié•guill• et •guill•Bandits à Orgosolo•guill•…, Vittorio de Seta nous explique comment filmer les autres, c’est aussi •guill•chercher à l’intérieur de soi•guill•.

La vie après la mort

Portrait post-mortem de Jean Lambert. « Vattetot-sur-mer, petite commune du pays de Caux. Derrière l’église, la maison de Pierre Creton ne ressemble à aucune autre. A peine franchi le seuil frappe la singulière densité du vide. Tout semble disposé, rangé, pour que rien ne perturbe les lignes, n’encombre l’œil par une complication inutile. Peu de maisons semblent pourtant aussi précisément, rigoureusement habitées. Creton confirme, l’habitation est une de ses préoccupations majeures : « Habiter où, comment, avec qui ? C’est le vide et le plein. Et habiter cette maison, ce fut d’abord habiter chez quelqu’un ». L’histoire de la maison est aussi celle d’un film, La vie après la mort. » Cyril Neyrat

Le voyage à Vezelay

A la mort de son père, Pierre accompagné de Marie et Bénaïd ses amis, se rend à Vézelay sur la tombe de Georges Bataille. Là-bas, ils sont reconnus par un prêtre qui semble distinguer les touristes des mystiques, ceux qui viennent pour l’écrivain et ceux qui viennent pour Dieu.

Le paysage pour témoin

Né en Allemagne en 1928, Georges-Arthur Goldschmidt est considéré comme l’un des meilleurs traducteurs de l’allemand de notre époque (traductions de Nietzsche, Kafka, Stifter, Handke…). Il est aussi l’auteur d’une œuvre littéraire. Commandé par la FACIM (Fondation Culture Internationale en Montagne) à l’occasion des rencontres littéraires de Chambéry, où Goldschmidt était invité, ce film accompagne Georges-Arthur Goldschmidt sur les lieux où il fut caché enfant pendant la guerre pour fuir le nazisme : un pensionnat, puis des fermes à Megève en haute Savoie. Comment rendre compte de la mémoire de l’écrivain, de la littérature et de l’Histoire ? Entre témoignages et paysages, c’est aussi l’histoire d’une rencontre, celle d’un lecteur avec l’auteur du Recours.

L’an prochain la révolution

En faisant le portrait de Maurice Rajfus, Frédéric Goldbronn renoue avec sa propre histoire et semble s’adresser au père qu’il aurait aimé avoir.

Entering difference

Il fait extrêmement froid. Ce sont les derniers jours du dernier hiver du 20ème siècle. Je suis à Chicago pour un festival mais également pour réfléchir, savoir où j’en suis avec l’autre. Avec le monde aussi. Là-bas, tout ce qui mine notre quotidien s’exacerbe ; amourette, neige et oubli, ma lettre est la chronique de cet “hiver de l’amour”, le relevé instable de ce gel du réel. Bienvenue dans l’indifférence.

Cara mamma

Une femme s’adresse à sa mère mourante. Lettre d’amour, lettre d’adieu, lettre tardive, pour lui dire ce qu’elle n’a jamais pu.

Sombras

Chaque année, des réfugiés viennent s’échouer inexorablement sur les côtes de l’Espagne. Comment montrer des personnes qui ont peur d’être vues ? Comment raconter leur histoire, alors qu’ils n’aspirent qu’à oublier?