Le quartier des Pyramides appartient à Evry-Ville-Nouvelle, une des cités fondées dans l’utopie urbanistique post-soixante-huitarde. Aujourd’hui, le quartier des Pyramides est devenu ce que l’on appelle un quartier difficile ; un quartier ghettoïsé où passe le bus 402. Ce bus est une des cibles des jeunes, lorsqu’il traverse leur territoire. Face au refus des conducteurs de continuer à desservir les Pyramide la TICE, le services des transports publics, a mis en place un réseau de prévention, qui implique les habitants du quartier. Pour ces médiateurs, le dialogue est la seule arme possible face à cette jeunesse qui a le sentiment de vivre « en fin de zone ».
« Au coeur de cette histoire, il y a la distance entre la ville et la périphérie. Entre le centre où sont accumulées et protégées les richesses- et où les habitent ceux qui en bénéficient, et les région excentrées où résident ceux qui en sont privés ».
Le Kazakhstan et l’Ouzbékistan, deux républiques d’Asie centrale, ont été successivement colonies de l’empire tsariste et membres de l’URSS. Ces pouvoirs et idéologies extérieurs ont projeté avec brutalité leurs modèles sur les populations. Comment, dans une improvisation, capter des fragments de temps, d’espaces, de paroles, pour représenter un quotidien, un invisible de la vie qui coule malgré la catastrophe écologique, économique et politique.
C’est durant le tournage de L‘Enfant aveugle que van der Keuken fait la rencontre d’Herman Slobbe. Celui-ci capte son attention. À l’âge de la puberté, aveugle, Herman Slobbe doit se débattre avec son environnement pour se frayer un chemin. La forte personnalité d’Herman se double d’un rapport exceptionnel à la jouissance. Si les aveugles apparaissent souvent comme des êtres introvertis, celui-ci déborde d’énergie et s’investit en permanence que ce soit dans une recherche sonore éperdue ou dans d’autres challenges. Herman se saisit du micro et devient le reporter du film.
Le vampire est une des rares chauve-souris qui marche. Il attaque les animaux à sang chaud par la patte. Avec cette patte, il fait aussi le salut hitlérien ; nous sommes en 1939 et Painlevé participe à la lutte anti-nazie.
Caméra à l’épaule, Dominique Cabrera enregistre sans commentaire le quotidien d’un bureau de poste de La Courneuve en banlieue parisienne. Priorité est donnée à la dimension humaine, aux relations entre guichetiers et clients, courtes, parfois violentes, contraintes par le service administratif. Le parti pris humaniste de la réalisatrice rompt avec la dureté des situations.
Brillante orchestration stylistique de tous les thèmes de Jennings, ce film sans dialogue et sans commentaires (si l’on excepte l’introduction qui nous invite à écouter « battre le coeur de l’Angleterre ») porte au plus haut point l’ambiguïté sémantique propre au poète du Blitz. La guerre devient ici une sorte d’abstraction spirituelle et charnelle à la fois, unifiant tous les contraintes : la guerre et la paix, la campagne et la ville, la Reine et le peuple, la musique et le bruit, la présence et l’absence. Mais aucun moment cet unanimisme n’impose sa lecture unique : le spectateur reste libre d’associer les images entre elles, comme dans un rêve éveillé. Cette déclaration de guerre est une déclaration d’amour.
Deux lectures : un pamphlet anti-colonialiste célèbre, censuré pendant plus de dix ans. Ou une méditation à partir de « l’art nègre » sur notre considération de l’altérité, des cultures « différentes », de ce que certains appellent aujourd’hui les « arts premiers ».