Walking through paradise

Deux cinéastes cherchent à se rendre dans un village palestinien, mais l’armée israélienne leur barre le chemin. Comment contourner cet obstacle? Et d’où peut venir l’aide dont ils ont besoin?

Rond point

Promenade monomaniaque d’un mystérieux personnage dans l’univers des rond- points, cette France des rocades, des noeuds autoroutiers, des banlieues périphériques, des ZAC, des ZI, des ZUP… Son voyage, de la Bretagne au Sud de la France, au pays des « logiques de rationalisation », en compagnie d’un représentant en fleurissement urbain, d’un lama tibétain, d’urbanistes, de maires, d’un joueur de vielle, d’un derviche tourneur, d’un sculpteur, d’un anthropologue…, révèle l’absurdité de notre monde « aménagé ».

Le corps amazone

En 2000, suite à un cancer, Annick a subi l’ablation d’un sein. Elle a choisi de rester “asymétrique”. Mais le regard que porte les autres sur son corps reste blessant. Pour rompre le tabou et le silence sur les conséquences du cancer, elle monte avec d’autres femmes un projet d’exposition artistique autour de l’idée du “corps amazone.” Le film questionne au-delà de la maladie cette réappropriation du corps qui est aussi un retour à la vie et interroge la vision de la femme et de la beauté féminine.

Détour-Johan from Foula

« Mesurer et arpenter, c’est inventer un diagramme, c’est organiser le temps et l’espace, recoudre le passé et le futur, l’ici et le là-bas. Dans un diagramme, le centre c’est soi. Mais il se déplace, le centre n’est pas propriétaire, il est voyageur. Le monde est une infinité de centres. » Vincent Barré

Signer ici- en route avec Roman Signer

Signer ici est une sorte de road-movie le long du sillon naturel, chargé de magie, qui traverse l’Europe. Des Alpes suisses à la Pologne orientale, du Stromboli en Islande… Une tentative de grande envergure pour trouver le rythme idéal du voyage. Roman Signer balise nos étapes à l’aide de ses instruments très personnels; interventions d’une concision séduisante et pleines d’humour subtil. Signer ici est aussi un voyage à travers des états d’âme. Un exercice de funambulisme entre l’espièglerie et la mélancolie. Le danger – y compris le danger psychique – stimule les sens.

Aline Cézanne

« Durant l’été 2008, nous avons accompagné notre amie Christine Toffin à Bourron-Marlotte rendre visite à sa tante Aline Cézanne, la petite fille du peintre. Bourron-Marlotte est un village près de Fontainebleau où Auguste Renoir et Paul Cézanne venaient peindre dans leur jeunesse. Puis Jean Renoir y a acheté la Villa Ste El, et fait acheter à son ami Paul Cézanne, le fils, “la Nicottière” – où Aline est élevée. Un portrait où se croisent la peinture et le cinéma. Une histoire du XXe siècle qui nous amène à ce seuil d’intimité où la vie et la création se mêlent et révèlent de l’enfance à la vieillesse des survivances – de l’image et de la nature en une sorte de bienveillance, une volonté de dialogue. » Pierre Creton et Vincent Barré

L’heure du berger

« Un certain type de vie quotidienne (heures fixes, mêmes personnes, formes et lieux de piété) amenait des pensées surnaturelles. Sortir de ce schéma et les pensées s’envolent. » Cesare Pavese « J’avais littéralement organisé ma rencontre avec Jean Lambert. Très vite, je redoutais sa mort. N’avait-il pas tenté de me prévenir : choisir un ami si vieux. La nuit, nous écoutions des javas jusqu’à ce que la peur se dissipe. Nous avions en tous cas bien ri devant la caméra toute seule bêtement en train de nous filmer. » « En septembre 1999 j’achetais la maison de Jean Lambert, qui venait de mourir, pour tenter de finir le film commencé avec lui deux ans auparavant : La Vie après la mort. Déjà dans ce premier film tout se passait dans sa maison, avec lui, puis sans lui : tentative de filmer son absence. Dans L’heure du Berger c’est sa présence en tant que fantôme que j’ai voulu saisir. C’est un film que je n’ai pas vu venir. Au printemps 2007, alors que cela arrivait régulièrement, Jean est revenu, mais cette fois plus présent. Dans un même mouvement j’ai profité de sa présence et je l’ai nourrie, pour envisager un second film : sept ans après sa mort…toujours dans sa maison. » Pierre Creton

Papa, Maman, Perret et Moi

« Parce qu’elles nous enseignent que la destruction n’est jamais absolue – fût-elle continue – les survivances nous dispensent justement de croire qu’une « dernière » révélation ou une salvation « finale » soient nécessaires à notre liberté. » Survivance des lucioles Georges Didi-Huberman « L’enfant a dessiné « les immeubles du Havre ». Bien que le nom de l’architecte Perret lui soit extrêmement familier, il les a signés de son prénom à lui : Vincent. […] J’ai demandé à Elisabeth et Pierre, ses parents tous les deux guides conférenciers, d’habiter l’appartement témoin comme s’ils étaient chez eux, ce qui n’est pas loin de la réalité et du fantasme des visiteurs (la muséographie du quotidien aidant). Vincent, en dehors du passage incessant du public ne fut pas dépaysé, habitant en temps normal un autre appartement de la reconstruction, lui aussi minutieusement reconstitué par ses parents dans l’esprit moderne de l’après guerre : un projet vieux de soixante ans mis en œuvre par celui qui est devenu le maître à penser de la famille, Auguste Perret. » Pierre Creton

Deng Guo Yuan

« J’ai repensé à Marguerite Yourcenar dans une de ses Nouvelles orientales, Comment Wang-Fô fut sauvé : « Le monde n’est qu’un amas de taches confuses, jetées sur le vide par un peintre insensé, sans cesse effacées par nos larmes ». Découvrant le travail de Deng (entre la peinture traditionnelle chinoise, Claude Monet et Cy Tombly) alors que je terminais « La Trilogie en Pays de Caux », je me suis senti formellement proche, bien que chez lui la figure n’apparaisse pas. Le noir et blanc de ses peintures au lavis sur papier m’a permis dans ce film des passages du noir et blanc à la couleur, comme ils existent avec d’autres sens dans les autres films du recueil : les extraits de Jean Renoir dans Aline Cézanne, les photos du Havre détruit dans Papa, Maman, Perret et moi, les images infrarouges prises par Georges-Arthur Goldschmidt dans Le Paysage pour témoin. Dans l’atelier de Deng, la tentative complètement artificielle de reconstituer la nature m’a frappé. C’est ce que j’ai tenté de capter, essentiellement par le son : le mainate, le grillon, le vent du ventilateur dans les plantes vertes… » Pierre Creton

Maniquerville

Le Centre de gérontologie de Maniquerville, dans le Pays de Caux, accueille des personnes âgées, souvent atteintes de maladie neuro-dégénératives. La comédienne Françoise Lebrun vient régulièrement de Paris faire des lectures aux résidents, stimulant ainsi leur mémoire et leur parole. Un lien très fort s’instaure entre Françoise et Clara, animatrice au Centre.