Liebe Arbeit

La trentaine passée, je ne suis toujours employée nulle part. L’idée de travailler un jour, d’avoir un emploi fixe qui occupe mes journées, mes semaines, ma vie, l’idée de ne plus posséder mon temps, m’a depuis toujours paru insupportable.

Invente-moi un pays

J’ai proposé à des enfants apprenant à vivre en exil en France de faire avec eux un court-métrage de fiction. Ils vivent tous dans un CADA à Melun, ont quitté un pays en guerre ou une situation de répression extrême. Je filme lorsqu’ils rêvent ce court-métrage, l’écrivent, le repèrent et le préparent. Ce processus de création sera l’occasion de parler ou d’évoquer des souvenirs. Ce qui me semble important n’est pas la vérité de ce que les enfants ont vécu ni la réalité des guerres qu’ils ont traversés. C’est plutôt l’imaginaire qu’ils déploient pour s’en sortir.

Si loin du crime

Une amitié brisée par un crime. Un voyage lointain pour s’arracher au chaos. Quitter les routes, dériver au long des fleuves, disparaître dans la jungle.A la recherche de la lumière…

Donner le jour

« La mort de ma mère libéra en moi une intensité telle qu’il me sembla fou de vouloir l’esquiver. » « Donner le jour » est le journal intime d’un homme qui filme sa femme pendant neuf mois. Son deuil, douloureusement, amoureusement, se cherche et se transforme au quotidien. Les signes de vie et de mort s’entremèlent. Tandis que Paola, allongée aux côtés de sa mère, écoute le récit de sa naissance, Martin, seul avec son père, vide l’appartement de son enfance. L’expression dit : « faire son deuil ». Ce film nous révèle que c’est aussi le deuil qui nous fait.

Toi, Waguih

Le film dresse le portrait de Waguih, mon père, à travers son passé de prisonnier politique, et de ses 5 années passées dans les camps de Nasser. C’est l’histoire d’une relation entre un père et son fils, cinéaste, à travers le silence qu’il y a eu entre lui et moi, et de ma volonté de le briser.

Comme des enfants

Nous regardons rarement ceux qui sont assis dans la rue.
Ils sont à hauteur d’enfant, de nos enfants. Leurs regards se croisent. À partir de ce constat, le Directeur de la Maison de l’Enfance de Lyon a imaginé un projet pédagogique un peu fou : organiser des rencontres entre les enfants et les sans-abri du quartier. Ce film pose un regard humain sur la réalité des sans-abri. Face aux enfants, malgré la misère, la solitude et la douleur, ces hommes se livrent. Ce qui s’offre à notre regard, c’est une humanité déchirée, dérisoire parfois, mais toujours vivante.

Pour vivre, j’ai laissé

Pour vivre, j’ai laissé

En septembre 2004, à Bruxelles, des cinéastes rencontrent un groupe de demandeurs d’asile. Ceux-ci s’emparent de la caméra et filment eux-mêmes leur intimité dans un centre pour réfugiés. Il s’agit pour eux d’enfin se donner une image et de se faire entendre.

Terra Magica

Suivre l’exemple du personnage incarné par Mia Farrow dans le film de Woody Allen « La rose pourpre du Caire » : traverser, comme elle, l’écran du cinéma de quartier pour rejoindre, corps et âme, l’univers du film dans lequel, jusque-là, son esprit seul se projetait. Traverser cette frontière du raisonnable pour se retrouver du côté de la magie, de la poésie. Du côté du cinéma. De cette même manière, radicale et déraisonnée, j’ai voulu entrer dans un film du cinéaste suédois Ingmar Bergman. Peu importait lequel, je les aimais tous.

Ça sera beau (from Beyrouth, with love)

Beyrouth, ou peut-être n’importe quelle ville en guerre avec elle-même. Ici aucun conflit ne se règle jamais, aucun mur ne se répare. Dans la ville trouée, les déflagrations résonnent mieux. On a le choix entre l’armée et la religion, ou bien alors la religion et l’armée. La dose d’héroïne coûte 5 dollars. Je rends visite à quelques connaissances et j’envoie mes cartes postales.