En Iran

« Le peuple d’Iran est le plus poète du monde, et les mendiants de Tabriz savent par centaines ces vers de Hâfez ou de Nezami qui parlent d’amour, de vin mystique, du soleil de mai dans les saules. » Nicolas Bouvier. Voyage en Iran pour une rencontre entre la matière des visages et celle des voix, le mouvement des corps et celui des lumières. Se confronter à l’inconnu du voyage, avec la poésie pour guide : demander au hasard des rencontres et à des personnes de toutes conditions de dire un poème qu’ils aiment.

La Dérive des continents

« Toi qui pâlis au nom de Vancouver » Marcel Thiry. Dans une Vancouver presque déserte, le narrateur, un immigrant, erre sans but, la caméra à la main. Ses prises de vue sont interrompues par des images qui viennent du pays qu’il a quitté. Sa femme attend un enfant, les gens attendent la fanfare et les majorettes, un cheval attend la mort. Une promenade erratique entre Belgique et Canada, dans un vrai-faux journal intime.

BPM (Barbès Promenade Mouvement)

Début d’hiver, le soir, heure de pointe. Le boulevard Barbès est un grand champ brassé, battu, rythmé. A l’heure où la ville se presse, je déambule. Le rythme du boulevard apparaît sous la forme brute d’un diaporama, déroulé sur la cadence de ma marche : entre 0,603 et 0,578 pas par seconde, soit 99 et 104 Beats Per Minute. Un « clac », un beat – et presque rien d’autre – sera donc la partition de BPM.

31, boulevard Magenta

Un film d’observation de l’espace urbain en mutation. C’est un point de vue unique sur la transformation d’un parking en gigantesque chantier qui donnera naissance à un bâtiment. Peu à peu le chantier déborde de son périmètre pour modifier les habitudes et les comportements de chacun. Une multitude de petits riens à peine perceptibles apparaissent…

La Terre de l’autre monde

En Roumanie, les montagnes ont préservé certaines régions de l’industrialisation. Mais à Làschia, un petit village du Maramures, depuis que Téofil, le vieux meunier, est mort, tout le monde semble avoir perdu ses repères. Les paysans rêvent de tracteurs pour remplacer leurs chevaux, les enfants veulent partir, et les anciens attendent de mourir paisiblement. C’est l’été, les hommes font les foins, moissonnent et récoltent. Une fois encore, la terre donne tout ce qu’elle peut, et même son point de vue. Mais dans le fracas de la modernité, qui s’en soucie ?

Secteur 545

Le « secteur 545 » désigne dans le pays de Caux les limites dans lesquelles Pierre Creton, peseur au contrôle laitier, exerce son activité auprès des éleveurs qui en font la demande. A la fois acteur et témoin, Pierre Creton filme une vie rurale bien éloignée de tous les clichés pittoresques, guidé par une question, qu’il pose explicitement aux éleveurs : entre l’homme et l’animal, quelle différence ? La familiarité que son métier lui procure lui permet de filmer au plus près la vie quotidienne du monde rural, avec humour, patience et respect.

Scirocco

Au départ de ce voyage, une étrange similitude de parcours entre un vent méditerranéen, le sirocco, et un père peu connu, qui quitte sa Sicile natale pour le Maroc avant d’arriver en France. Le sirocco naît dans le désert du Sahara, traverse tout le bassin méditerranéen, et continue son chemin vers la France, en passant par la Sicile. Le souffle entêtant du vent sert de guide dans ce voyage au cœur de la nature et de la mer, à la recherche d’une histoire : celle d’un homme qui s’est perdu dans des passages de frontières.

Las Sabanas de Norberto

Norberto Butler vit enfermé depuis son enfance dans une chambre d’hôpital. La poliomyélite qui s’est emparée de lui à l’âge de trois ans l’a rendu aveugle et lui cause de graves difficultés respiratoires. Ce film, qui était conçu à l’origine comme une biographie est devenu avec le temps un voyage dans son imaginaire, à travers ses mots.

Kaya Poochhe Maya Se

Howrah Station est une immense gare indienne, au bord du Gange et de ses eaux sales et saintes. Le film tente de capturer la vie fourmillante d’une société en plein mouvement, sans pour autant échapper à la fascination pour ce vieux fleuve indéchiffrable. En réalité, Howrah Station, son pont, son fleuve, sont un prétexte pour prendre le pouls de la condition humaine, et entamer une réflexion filmique sur les implications philosophiques, spirituelles et émotionnelles du voyage, entre réalisme et surréalisme.

Hans im Glück

C’est l’histoire de quelqu’un qui décide d’arrêter de fumer. C’est pourquoi il entreprend, à pied, un pèlerinage à travers la campagne qui le conduit de son domicile actuel (Zürich) à la ville où il a grandi et commencé à fumer (Saint-Gall). Il est prêt à recommencer ce voyage aussi souvent que nécessaire pour se libérer de ce vieux vice encombrant, en changeant d’itinéraire. Cette quête vers les sources de la dépendance devient de plus en plus la recherche d’un chez-soi et la tentative de renouer avec ses origines.Un road-movie pour piétons.