Qui voit Ouessant

Moments et mouvements, attendus patiemment, parfois volés, par une caméra super 8 pendant un voyage sur l’île bretonne d’Ouessant : du vent, des enfants, des amis, des nuages, l’océan… Tout film est, ou devrait être, une expérience ; ici celle de l’unité du film malgré les élans contradictoires, les instants et les lieux épars, les jours et les nuits, dans une composition d’ensemble qui tente de préserver l’intensité de chaque plan. Et enfin, hommage au cinéma muet, si souvent documentaire et expérimental à la fois.

L’Angle du monde

Ensemble d’impressions ressenties lors de différents séjours sur l’île d’Ouessant, de Sein et de Molène. •guill•L’Angle du monde donne à voir le réel en tant que présence extérieure et intérieure à la fois, altérité opaque, capable néanmoins de devenir intime. Durées et distances incommensurables d’un intérieur qui s’ouvre, se mêle à l’infini d’un paysage qui ne cesse de se transformer. Le mouvement mystérieux des nuages, la cadence des vagues à contre-jour ou le glissement silencieux d’une silhouette humaine à peine identifiable, tout semble transfiguré, déréalisé et réinventé par la lumière.•guill• Violeta Salvatierra

Sönemböör

Cinquième volet d’un travail commencé en 1996 sur l’île de Sylt (Allemagne du nord) pour évoquer par l’image et le son la fragilité d’un paysage et les sentiments que l’on peut éprouver vis-à-vis d’un lieu dont la disparition est annoncée.

Recycling the Newsreel with Paul McIsaac

L’expérience, le point de vue personnel et le travail de Paul Mc Isaac au sein du collectif de cinéastes The Newsreel (1968-71) sont mis en dialogue avec de nombreux extraits de films du groupe. Le film situe et examine The Newsreel dans l’histoire de la résistance et des médias engagés et propose l’expérience de ce collectif comme un outil pour les vidéastes/cinéastes activistes d’aujourd’hui. Paul Mc Isaac apparaît dans 3 films réalisés par un membre fondateur de Newsreel, Robert Kramer : Ice, Doc’s Kingdom et Route One / USA.

La couleur des oliviers

En 2002, les Israëliens débutent la construction d’un mur dans le but de prévenir les attaques terroristes palestiniennes dans les colonies des territoires occupés de Cisjordanie. La phase A du Mur commence à 60 km au nord du village de Masha et finit sur la colline autrefois idyllique qui surplombe Tel Aviv. Béton armé, grillages, barbelés, militaires, le mur sectionne le village sous la fenêtre de la famille Amer. Portes électriques, cadenas, présence permanente des soldats. Humiliation, attente imposée, entendre qu’on n’existe pas, chaque jour, chez soi, le cliquetis du cadenas, chaque jour des geôliers méticuleux. En face, les mots n’ont plus prise. La colère muette, brute sourde devant la taille de l’injustice. Ne pas renoncer, à son corps défendant, rester, chaque jour, ne céder aucun terrain.

Expérience à la pomme

Il y a les cassettes enregistrées sur le magnétophone avec Arthur et les cousins… Il y a les dessins… Il y a les films de vacances en super 8… Il y a le soleil sur la façade de la maison en Corse, il y a aussi la recette de la rue et l’odeur du pain perdu, ou plutôt, la recette du pain perdu et l’odeur de la mer… Etait-ce seulement l’idée de l’odeur, ou l’idée du souvenir ? Entre animation et vidéo, super 8 et photomontage, le film fouille, emmêle, démêle et cherche à recoudre les souvenirs épars du grand bonheur de •guill•quand j’étais petite•guill•.

Flaky et camarades ou le cheval de fer

Film collectif sous la direction de Pierre Gurgand, Marie-Jo Aiassa, Gilles Brunet « Il s’agissait tout d’abord d’extraire la parole des mineurs, d’extraire leur mémoire et la remonter à la lumière. Dans le souffle difficile des voix de silicosés, ce qui persiste avant tout, c’est cette mémoire de Flaczynski, Flament, Jules et Marguerite Grare, les Debarge, le rire de Paul Beaulieu, les femmes de mineurs polonais, le résistant Moreels et les autres syndicalistes dont on ne sait pas les noms. » Aaron Sievers

Jules et les siens

Un film de création collective réalisé au cours d’une série de stages de formation au cinéma 16 mm en pays minier. Un hommage aux Mineurs à travers le langage et le poème de l’un des leurs, Jules Grare

Comment j’ai fait mon compte

Une mosaïque d’auto-portraits issue d’un atelier d’artiste dans un jardin d’insertion. Un homme court pour ses 7 enfants, la vie d’une femme se raconte dans un gobelet, et la liste des choses à faire chaque jour est infinie.

Le Château

Ce film s’inscrit dans une démarche menée depuis plusieurs années, qui propose un dispositif de lectures à haute voix et des images qui peuvent en émerger. Ici, Sophie Roger lit des fragments du texte de Kafka, et déambule dans une grande maison vide qui s’écroule peu à peu. Elle tente de la soutenir par des gestes ménagés. Ces actions ont pour ciment la parole de la lecture où s’immiscent des écarts et des recoupements étranges …